Le 14 juillet, un jeune homme, d'une vingtaine d'années, surfait avec un ami près de l'île Wedge, au nord de Perth, lorsqu'il a été tué par un requin.

Un homme qui faisait du jet-ski près des deux surfers a décrit sur la chaîne de télévision ABC la scène macabre de cette attaque qui n'a laissé de la victime qu'une seule «moitié du torse». «Il y avait du sang partout tandis qu'un énorme requin blanc tournait autour du corps», a-t-il expliqué évaluant à quatre ou cinq mètres la taille de l'animal. "Je suis allé vers le corps pour le récupérer, mais le requin a foncé sur moi et a tenté de me percuter. J'ai fait une boucle et quand je suis revenu près du corps, le requin l'a emporté."

Rien n'a pu être retrouvé ni localisé des restes de ce jeune homme d'une vingtaine d'années, a précisé la police.

Les plages restaient fermées sur une partie de la côte ouest de l'Australie, au lendemain de l'attaque qui a relancé le débat sur le statut d'espèce protégée attachée à cet animal.

Les scientifiques spécialisés dans le milieu marin de la région ont décrit la côte ouest de l'Australie comme l'endroit au monde comptant le plus d'attaques mortelles par des requins. En mars dernier, un plongeur avait été tué par un squale au large de Busselton, à environ de 200 km de Perth. En septembre et octobre, trois autres attaques mortelles ont eu lieu non loin de Perth.

«Nous consacrons 14 millions de dollars australiens (11,7 millions d'euros) supplémentaires pour mieux comprendre les requins blancs et les raisons de ces attaques», a déclaré à la presse le ministre de la Pêche de l'État d'Australie occidentale, Norman Moore.

«Je me demande si ces recherches nous diront que le nombre de requins blancs a augmenté, et alors nous devrons peut-être nous demander s'ils doivent rester une espèce protégée», a-t-il ajouté.

Un programme d'observation et de suivi des requins a été mis en place en 2011 et montre que ces animaux, qui n'ont pas de prédateurs à part les hommes, d'autres requins et des cétacés, peuvent rester au large de la côte ouest de l'Australie pendant des mois.

Après la précédente attaque, le Premier ministre de l'État, Colin Burnett, avait exclu un programme d'abattage, expliquant que les requins vivaient dans la mer et qu'il y aurait donc toujours un risque pour l'homme de s'y baigner.

Les requins sont fréquents dans les eaux australiennes mais les attaques mortelles sont rares: 15 en moyenne par an, dont au moins une mortelle. L'augmentation observée depuis quelques années est liée à la hausse du nombre de personnes pratiquant des sports nautiques, soulignent les scientifiques. La lutte contre ces attaques devraient donc s'orienter vers des politiques de prévention à destination des adeptes de la glisse.